Le Matériel de Sécurité en Rando Nautique : Le Recommandé et l'Obligatoire (LISTE)
Cette question essentielle m'a été posée via ma chaîne Youtube par l'un de mes abonnés. Vous trouverez en image ci-dessus une image issue du catalogue de l'un des shipshandler français. J'aime ce tableau pour sa simplicité et sa clarté. Il distingue notamment le matériel de sécurité obligatoire (imposé par la Division 240) et le matériel de sécurité recommandé.
Dans tous les cas, par principe les dériveurs de rando disposent de beaucoup d'espace de rangement. Il est donc recommandé de prendre le plus possible de matériel de sécurité. Ce matériel est coûteux. Il peut être judicieux d'investir progressivement d'année en année. L'entretien et le suivi doit aussi être rigoureux (date de péremption, état des batteries pour le matériel électronique,...). Evidemment la bonne logique veut que vous utilisiez le matériel que vous possédez déjà, que vos amis ou famille possèdent déjà (emprunts), ou chercher à le louer autant que possible pour votre portefeuille et l'environnement.
Si vous ne vous aventurez pas trop loin :
OBLIGATOIRE (en gras)
Ne partez jamais sans gilet (équipement individuel de flottabilité). Un par personne. Adapté à la taille et à la morphologie de l'équipier. Flottabilité de 50 Newton minimum pour un adulte et 100 Newton recommandé pour un enfant. La sangle sous-cutale (celle qui passe entre les jambes) est recommandée. Inconfortable tant que vous n'êtes pas dans l'eau, elle peut vous sauver la vie. Sans cette sous-cutale, le gilet remonte et vous ne voyez plus rien. Les mouvements dans l'eau sont aussi particulièrement limités.
Prévoyez une lampe torche étanche. Le plus simple est d'investir dans une bonne lampe frontale étanche et puissante. Cette lampe à tout faire évite d'avoir à investir dans plusieurs lampes différentes en fonction de vos pratiques sportives (rando à pied, vélo, trail,...). Préférez les modèles avec batterie intégrée rechargeable. Il existe pléthore de marques et modèles aujourd'hui. Depuis deux décennies, les modèles à LED se sont imposés et sont à privilégier (autonomie, résistance, puissance, etc). Les meilleurs rapports qualité-prix sont à viser. Inutile de dépenser tout votre argent dans la dernière nouveauté, vous ne verrez pas la différence et ne pourrez pas investir dans le reste du matériel.
Un extincteur et une couverture anti-feu (et autre moyen de lutte contre l'incendie) peut paraître bizarre sur ce type d'embarcation mais il est indispensable que vous utilisez un moteur ou pas. L'adage bien connu des marins veut que le feu est le pire ennemi du navigateur. Il faut absolument pouvoir éteindre un départ d'incendie le plus rapidement possible. Les bateaux sont construits avec des matériaux extrêmement inflammables. Toute flamme incontrôlée peut vous transformer en quelques minutes en torche humaine. Utile pour être visible pour les secours, mais peu recommandable pour vous. Il est à rappeler que la cuisine à bord est possible et parfois indispensable. Attention lors du choix du réchaud !
Pouvoir assécher votre bateau par vous même est une évidence. La grande majorité des dériveurs de rando modernes sont insubmersibles (remplis de réserve de flottabilité sous la forme d'air emprisonné et/ou de pains de mousse), ils ne peuvent donc pas couler. Il existe également en fonction des modèles des mécanismes automatiques (bateaux auto-videur) ou à actionner (vide-vite,...) qui permettent de vider l'eau embarquée par les vagues, la pluie ou issue d'un éventuel chavirage. Malgré tout il est utile de prévoir d'avoir toujours avec soi un simple seau (de préférence souple et solide, avec une anse dotée d'un anneau pour faciliter l'utilisation avec un bout). Des pompes de cale manuelles ou électriques existent aussi. Elles peuvent être mobiles ou fixes.
Installer un pavillon national ou ayez le avec. Patriote ou non. C'est obligatoire. Profitez-en pour emporter une copie des papiers du bateau, plastifiés ou sous protection étanche. Mettez également une copie de vos papiers personnels au même endroit.
Une échelle. Faire la courte échelle à votre équipier tombé à l'eau n'est pas possible à bord. Parfois vous naviguerez seul. Il ne suffit pas de remettre le bateau droit et de le vider. Encore faut-il pouvoir embarquer pour pouvoir repartir et vous mettre en sécurité. Ces échelles, appelées échelles de secours peuvent prendre plusieurs formes. Parfois elles sont présentées comme des échelles de bain fixes sur le tableau arrière du bateau (rarissime sur les dériveurs, le Laser 16 par exemple en possède une d'origine). Avec ce type d'échelles, prévoir de pouvoir l'ouvrir et la baisser depuis l'eau. Sans cela elle est inutile et dangereuse. Dans les autres cas, emportez avec vous une échelle de secours souple ou mobile. Diverses solutions existent. Artisanales ou vendues prêtes à l'usage. Il est à garder en tête que la priorité est qu'elle soit en poste avant que ne partiez en navigation avec le bateau, et prête à l'usage (accessibilité et efficacité pour une personne seule pour remonter dans le bateau sans effort surhumain).
Pavillons N et C. Ces pavillons signalent une détresse dans le code international maritime. Bien utile. Peu coûteux et peu encombrants, ne pas hésiter une seconde.
Sifflet et corne de brume. Idem que pour le paragraphe précédent. Bon sens. A prendre. Corne de brume sans gaz et avec gaz si possible.
Jeux de 3 feux à main. Idem paragraphe précédent. Attention il faut être capable de les utiliser en cas d'urgence. Prévoir un gant de protection long pour ne pas vous brûler la main et l'avant bras. Si possible se rapprocher de la SNSM, pompiers ou organismes de formations spécialisés pour apprendre à les manipuler à terre en toute sécurité. Ne pas déclencher ces feux pour vous entraîner par vous même. Vous lanceriez les secours et avis de recherche de façon inutile. C'est dangereux pour vous et pour les autres et c'est formellement interdit. Ces feux ont une date limite de péremption. A contrôler. Un mode d'emploi sous forme de dessins est toujours repris sur les feux pour une utilisation sécurisée en cas d'urgence. N'utiliser ces feux qu'en dernier recours et à la dernière minute (lorsque vous avez un contact visuel avec les secours). Si dans la panique vous gaspillez tous vos feux alors que les secours sont encore loin, vous vous mettez en danger.
Fusées parachute et fumigènes flottants. idem paragraphe précédent.
Cône noir pliable plastique. Idem paragraphe précédent. A utiliser dès que vous naviguez à la fois au moteur et à la voile.
Trousse de secours. Idem paragraphe précédent. Modèles prêts à l'usage ou constitués par vos soins ou un mix des deux. Prenez connaissance de son contenu et de l'usage de chaque objet et médicament avant départ. Etanche de préférence. A compléter avec vos préférences et besoins médicaux personnels (besoins essentiels mais également ce qui peut vous apporter du réconfort lors des moments plus difficiles).
Pas de radeau de survie. Bon sens. Pas de place. Le bateau est insubmersible.
Balise de détresse EPIRB. Il existe des dizaines de modèles, de systèmes de fonctionnement, de technologies etc... Le principe de base est l'utilisation d'un signal envoyé par un bouton de détresse facilement identifiable sur la balise. Ce signal est envoyé par satellite et envoie votre position et un message de détresse au centre qui centralise les secours. Simple et efficace. Coûteux. Demande de l'entretien et un enregistrement particulier pour connaître votre identité et celle du bateau.
Radio VHF. Portable indispensable même si pas obligatoire. Facile d'usage et peu coûteuse. Le Canal 16 est le canal à utiliser en cas de détresse. Bouton rouge identifiable sur la radio. Ne pas utiliser ce canal de façon intempestive. Les messages de détresse à retenir sont en fonction de la gravité de votre situation classés par ordre croissant (Sécurité si question météo par exemple, PAN PAN pour une blessure ou assistance et remorquage, MAY DAY pour un danger de mort imminent). Certains modèles sont appelés ASN. L'acronyme de appel sélectif numérique. Ces radios permettent d'envoyer un message sous la forme de texte directement aux secours à portée de radio. Ces messages préparés à l'avance donne des indications sur la nature de votre embarcation et la nature du danger et de l'intervention requise. L'ASN peut être couplée à un GPS pour envoyer du texte et votre position simultanément. Utile. Attention il est en principe requis de passer le Certificat de Radio Téléphoniste Restreint (CRR) pour pouvoir l'utiliser légalement. Petit examen simple à préparer et à passer dans un centre agréé. A faire. Vous respecterez la loi et vous apprendrez parfaitement comment utiliser cet outil merveilleux qui peut vous sauver la vie. Elle doit être étanche et si possible flottante. Si vous voulez vous compliquer la vie, vous pouvez installer une batterie dans votre bateau et prévoir une station fixe. Peu recommandé dans des bateaux de cette taille. Par contre il peut être utile d'avoir avec vous un téléphone portable chargé correctement (prévoir panneau solaire de recharge ?) et étanche ou dans une pochette étanche. Le téléphone portable porte loin des côtes et est beaucoup plus simple à utiliser. Le numéro d'urgence avec le portable pour contacter la SNSM est le 196. Enregistrez le dans votre annuaire pour ne pas l'oublier. Le 112 est également un numéro d'urgence et de détresse international. Privilégiez le 196, plus direct.
Dispositif de réception météo. Plusieurs possibilités. La VHF bien entendu. Plusieurs bulletins météo sont diffusés chaque jour. Se renseigner à l'avance sur les canaux et les heures de diffusion. La BLU est inadéquate pour une navigation en dériveur léger. Coûteux et compliqué. Le téléphone portable via le réseau internet mobile bien entendu.
Feux de navigation. Pas obligatoires mais bien utiles si une navigation s'éternise et que la nuit s'annonce. De nombreux modèles simples, légers et portatifs existent. Une bonne solution est par exemple un feu sous forme de palet qui comprend les trois feux (arrière blanc, babord rouge et vert tribord). Ce palet peut trouver sa place sur une perche amovible par exemple. Peut également servir de feu de mouillage. Modèle électronique à led avec plusieurs fonctions.
Dispositif de remorquage. Un simple bout. Résistant et ni trop long, ni trop court. Prêt à l'emploi. Prévoir une solution d'amarrage suffisamment résistante et facile d'accès. Attention si vous demandez un remorquage de la part des secours la force exercée sur votre bout et votre point d'amarrage lors du remorquage peut être énorme. Secousses et à coups à prévoir (amortisseur par exemple). Si le remorquage n'est pas anticipé correctement vous pouvez vous retrouver avec un bateau détruit.
Ligne de mouillage. Pas obligatoire sur ces bateaux. Mais indispensable pour votre sécurité. Dispositif du dernier recours il permet d'arrêter le bateau en cas de problème proche des côtes. Anticiper. Prévoir le matériel adéquat pour vous, votre usage et votre bateau. Long bout (qui lui viendra être amarré sur le bateau sans l'abîmer). Bout plombé ou chaîne courte entre le bout et l'ancre. Ancre ni trop légère ni trop lourde. Le grappin peut parfois suffire mais préférer de vraies ancres. Il existe notamment des ancres spécifiquement adpatées aux Jet-Ski. Ces ancres en matériaux synthétiques sont simples, légères, faciles à manipuler sans blessures et ultra résistantes.
Annuaire des marées. Balisage. RIPAM. Livre de feux. Journal de Bord. Bon sens.
Compas magnétique. Bon sens. Fixe ou portable. A compléter avec un compas de relèvement pour pouvoir faire le point.
Matériel pour faire le point (carte et règle de navigation, compas à pointe sèche). Bon sens mais pas simple à utiliser sur des bateaux de cette taille. Encore moins si navigation en solitaire.
Carte marine à jour des zones fréquentées (papier ou électronique). Bon sens. Papier peu pratique. Prévoir d'imprimer et plastifier des zones détaillées pour plus de facilité à l'usage avec les doigts mouillés. Dans tous les cas préférer l'usage de l'électronique, via téléphone et/ou tablette étanches ou dans pochettes étanches. De nombreuses applications dédiées à la navigation existent et sont simples d'utilisation et peu coûteuses.
REMARQUE :
Dans tous les cas, les dériveurs de rando étant des voiliers non pontés, ouverts, la Division 240 impose de ne pas s'éloigner à plus de 2 milles nautiques d'un abri. La notion d'abri est la suivante : "Un endroit de la côte où le bateau et son équipage peuvent se mettre en sécurité en cas de difficulté". Concrètement vous pouvez réaliser des traversées de 4 milles nautiques (2 milles nautiques de la côte d'un côté et de l'autre).

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